Inscrit en 2014 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le gwoka est pratiqué par tous les groupes ethniques et religieux de la société guadeloupéenne. Il combine le chant responsorial en créole guadeloupéen, les rythmes joués aux tambours ka et la danse. Dans sa forme traditionnelle, le gwoka associe ces trois domaines d’expression en valorisant les qualités individuelles d’improvisation. Les participants et le public forment un cercle dans lequel les danseurs et le soliste entrent à tour de rôle, en faisant face aux tambours. Le public frappe des mains et chante le refrain imposé par le soliste. Plusieurs milliers de personnes pratiquent régulièrement le gwoka lors de soirées populaires de gwoka en plein air, où le cercle fonctionne comme un lieu de valorisation des talents individuels. La pratique et le savoir-faire liés à la fabrication des tambours ka se transmettent de façon informelle, dans le cercle familial et amical, mais aussi de plus en plus dans des ateliers formels et des écoles de danse et de musique traditionnelles. Le gwoka est l’un des éléments les plus emblématiques de la société guadeloupéenne et ses expressions contemporaines explorent de nouvelles pistes musicales, chorégraphiques ou chantées. Il accompagne les temps forts de la vie quotidienne ainsi que les manifestations festives, culturelles et profanes. Il accompagne également des mouvements de revendications sociales et politiques. Il renforce l’identité et procure un sentiment de valorisation collective et de fierté individuelle, en portant des valeurs de convivialité, de résistance et de dignité.
Le Gwoka se caractérise par sept rythmes de base. Chaque rythme possède sa propre signification et plonge le spectateur au coeur de plusieurs siècles d'histoire.
Voici les 7 rythmes du Gwoka :
- Lewoz : Rythme guerrier qui rythmait les attaques de plantation souvent dansé par des hommes, le lien entre danseur et marqueur est très fort. Imitation de dispute ou coup porté, on retrouve aussi souvent le déséquilibre appelé le « bigidi » qui renvoie à l’ivresse des danseurs.
- Toumblak : la danse de la fertilité et danse du ventre. Joué rapidement il se nomme toumblak « chiré ».
- Kaladja : rythme joué souvent lent (peut être joué rapidement également) qui évoque la souffrance, la tristesse.,
- Padjanbèl : la danse de la coupe de la canne, rythme de travail qui relie la terre et le ciel, symbole à la fois de la dureté du travail au sol et de l’élégance flottante dans l’air.
- Menndé : le tout dernier rythme amené par les congos Sobo rythme enjoué, rapide, utilisé aussi pour le carnaval
- Graj : rythme lent rappelant le travail pénible aux champs et la souffrance qui en découlait, la danse imitant souvent les gestes de récolte.
- Woulé : sorte de valse, c’est aussi un rythme de travail comme le graj
Source UNESCO
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